Bien’ici Corporate / Actualités / Le gouvernement souhaite définir un référentiel pour les plans d’appartements neufs
Or, ce modèle d’habitation n’est pas forcément accessible à tout le monde et compatible en termes de proximité de l’emploi, d'équipement et de service. Bien’ici vous explique en détail la mise en place d’un référentiel du "logement de qualité", annoncé par le gouvernement.
L’ancien directeur de l’office HLM Paris Habitat, Pierre-René Lemas, a remis en janvier dernier, à Emmanuelle Wargon, Ministre déléguée auprès de la Ministre de la Transition Écologique chargée du Logement, un premier rapport portant sur la qualité d’usage et la qualité architecturale du logement social en France.
La Ministre a annoncé le 9 février, lors du premier bilan de sa feuille de route "Ville durable", avoir confié à l’architecte et urbaniste François Leclercq et au directeur d’EpaMarne/EpaFrance Laurent Girometti, le pilotage d’une task force pour proposer un nouveau référentiel avant l’été 2021. En effet, en conclusion de la rencontre "Habiter la France de demain" organisée par le ministère de la Transition écologique, Emmanuelle Wargon souligne le fait que la crise sanitaire ait "fait émerger une demande forte pour des logements […] suffisamment grands, avec un espace extérieur directement accessible et si possible végétalisé".
Le référentiel proposé sur la qualité du logement vise à "redéfinir les fondamentaux de notre vie en commun en réaffirmant les principes simples qui fondent un aménagement sobre et humaniste". Ainsi, ce travail doit "permettre de faire évoluer nos pratiques, d'inverser la tendance au logement toujours plus petit, tout en tenant compte des enjeux sociaux, économiques et environnementaux".
Comme son nom l'indique, il s'agira uniquement de recommandations sur lesquelles pourront s'appuyer les professionnels de l'immobilier neuf mais pas d'obligations.
Comme évoqué, la crise sanitaire que nous traversons depuis un an, et plus spécifiquement les confinements à répétition, ont bousculé les modes de vie de la population française.
Télétravail, besoin de davantage d’espace et d’une certaine modularité au sein des habitations… le confinement a été un révélateur de l’importance du logement pour le bien-être physique mais aussi mental de ses habitants.
En outre, plus de la moitié des Français dit aujourd’hui manquer de place. Les cuisines par exemple, doivent être repensées, car les rangements font souvent défaut, comme le souligne Christine Leconte, présidente de l’ordre des architecte d’Île-de-France : "On ne devrait plus proposer de logement où la cuisine a quasiment disparu, se résumant à une ligne d’électroménager le long du mur d’un séjour de 18 m2" .
Les hauteurs sous-plafond ont également diminué ces dernières années tandis que les Français ont grandi de 7 centimètres en 60 ans… L’adaptabilité des espaces à vivre est aujourd’hui nécessaire pour permettre à chacun de pouvoir transformer son intérieur au gré de ses besoins (arrivée d’un nouvel enfant, besoin d’un espace pour permettre le télétravail…).
"Il y a une notion qui est assez importante, c’est la modularité. Ce que l’on fait et surtout quand c’est mal fait, lorsque c’est petit, doit pouvoir être modulable dans le temps. C’est-à-dire éventuellement pouvoir transformer sans trop de difficulté" selon François Leclerq.
Au fur et à mesure des années, les habitations sont devenues de plus en plus petites, pour des raisons évidemment économiques, les futures constructions et les rénovations de bâtiments collectifs devront prendre en considération la qualité du logement pour répondre aux nouveaux besoins des Français.
Si la France possède aujourd’hui le triste record de l’exiguïté en Europe (la moyenne de la superficie des appartements en Europe est de 83 m2 contre 71,4 m2 en France), le référentiel pourrait favoriser l’intégration dans les logements de demain de notions telles que la qualité, la volumétrie, et offrir des possibilités de changement d’usage (coin dédié au télétravail, meilleures fonctionnalités comme des espaces pour trier ses déchets dans sa cuisine ou pour faire sécher son linge).
Comme une réponse aux attentes de ses résidents, propriétaires et locataires, adaptés et adaptables aux nouveaux modes de vie, les habitations du futur favoriseront l’intimité et le mieux vivre ensemble.